Interview, true blood, 2009, forbes - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
Vous l'avez vue récemment à la télévision, mais vous ne connaissez pas son nom. Michelle Forbes, 44 ans, est abonnée aux seconds rôles. DeBattlestar Galactica à 24 Heures chrono en passant par Prison Break ou Lost, elle multiplie les apparitions. A dessein. Au point de refuser de jouer les têtes d'affiche. « Ce qui m'intéresse, dans ce métier, c'est de varier les plaisirs », explique-t-elle. La brièveté de ses passages va à merveille à ses personnages, sombres, mystérieux, souvent torturés. « Je cherche des rôles qui m'effraieront, me gêneront, me feront remettre en cause mes certitudes ». Sa chevelure noir de jais, sa voix grave et son regard profond l'ont souvent amenée à se glisser dans la peau de femmes maléfiques. « J'aime essayer de comprendre ce qui fait passer quelqu'un du côté du mal, explique-t-elle. Jouer ces personnages, c'est ressentir de la compassion pour eux, une expérience unique, dérangeante. » C'est l'humanité des personnages qui lui importe. Epouse fragile dans In Treatment ou bacchante fantasmagorique dansTrue Blood, Michelle Forbes s'abandonne à ses personnages. Pour mieux passer au suivant.
Qui est Maryann, votre personne de True Blood ? Du moins, qui semble-t-elle être avant qu’on découvre son vrai visage ?
On la découvre en bienfaitrice, mais on ne sait pas ce qu’elle a derrière la tête. Le voile de mystère qui l’entoure la rend inquiétante. Avec le temps, on réalise qu’elle aime « collectionner » les gens perdus, seuls, en quête de réconfort, d’émotions auxquelles se rattacher et de quelque chose ou de quelqu’un en qui croire. Les téléspectateurs y verront peut-être un prédateur, mais, pour avoir vécu en elle dix-sept mois, ce n’est pas l’image que je m’en fais. Selon moi, chacun de ses gestes est une preuve d’amour, un amour différent de celui que nous connaissons, donc déroutant. Mais un amour quand même.
L’amour, la foi, ces thèmes sont au cœur de True Blood… ce qui place Maryann au centre de la série !
True Blood parle effectivement d’amour destructeur, d’amour sincère, d’amour parental, mais aussi de foi. Et pas seulement religieuse. La série souligne selon moi notre incapacité à penser par nous-mêmes, notre tendance à suivre l'idéologie d'un groupe de peur de passer pour un marginal. Dans une Amérique qui sort juste de huit ans de présidence Bush, c’est une réflexion capitale.
Il semble que cette seconde saison parvienne à trouver un équilibre, à se lâcher, à aller au fond de son ambition narrative et visuelle, là où la première se cherchait encore…
Toute série aussi complexe a besoin de temps pour se trouver. C’est un peu comme en peinture. Il faut d’abord dessiner les contours, chercher les bonnes lignes, les bonnes couleurs, et atteindre son but par touches successives. C’est absurde d’espérer qu’une œuvre soit parfaite, qu’elle trouve sa voie, dès ses prémices.
A-t-on encore affaire à une « série sur les vampires » ?
Je ne pense pas que True Blood ait jamais été une « série sur les vampires ». C’est la tendance du moment qui lui a collé cette étiquette, mais c’est bien plus que cela. Ça parle d’une télépathe, d’un homme qui se transforme en chien, d’une fille qui devient une femme, d’un ancien soldat traumatisé, d’un flic alcoolique qui cherche le respect et l’amour de ses concitoyens… Ce n’est pas qu’une histoire de vampires, c’est l’histoire de tout un village, Bon Temps, et des quêtes affectives et existentielles de ses habitants.
Propos recueillis par Pierre Langlais
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